Chaque saison des pluies ramène son lot de souffrances dans la province du Salamat, et l’année 2025 ne fait pas exception. Ce mardi 26 août, le pont de Darasna, situé à 75 km à l’ouest d’Am-Timan, a été englouti par les eaux fluviales, coupant l’un des axes routiers les plus stratégiques de la région.
Si les pluies ont tardé à s’installer, leur intensité menace déjà des infrastructures vitales. L’isolement de Darasna et d’autres localités inquiète profondément la population, habituée à vivre ces ruptures de liaison routière mais excédée par leur répétition. « Chaque année, c’est la même chose. Dès que le pont de Darasna cède, tout le Salamat est coupé du reste du pays », s’indigne un habitant.
En plus de Darasna, l’autre point de préoccupation est le pont de Goz-Mabilé, situé à l’entrée d’Am-Timan. S’il venait à céder, la situation deviendrait critique : les produits stockés depuis des mois risqueraient de pourrir, les prix grimperaient en flèche, les spéculations s’intensifieraient, et les évacuations sanitaires deviendraient quasi impossibles.
La voie aérienne, censée être une alternative, n’offre aucun répit. La seule compagnie desservant Am-Timan a suspendu ses vols depuis juin, à cause de la dégradation de l’aérodrome. Une reprise annoncée pour le 26 août tarde à se concrétiser. Et même si les vols reprenaient, leur coût reste hors de portée pour la majorité des habitants.
Face à cette situation chronique, les populations du Salamat lancent un cri du cœur. Elles appellent les autorités à des solutions durables, telles que la réhabilitation des ouvrages d’art et l’aménagement de voies de contournement pour désenclaver durablement la région. Le Salamat ne peut plus vivre au rythme des inondations.
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